Nuit du 21 au 22 janvier 2023 au Dobson Factory Mirrosphère 508/1920

Liste CROAs

Nuit du 21 au 22 janvier 2023
Dobson Factory Mirrosphère 508/1920
Au centre du jardin de la maison à Fors dans les Deux-Sèvres

9 dessins : 10283 à 10291

Je me suis installé sous les nuages, mais le ciel est bien dégagé comme prévu quand je suis prêt à pointer à 20h38.
Le village est éteint, mais la lampe surpuissante du voisin lointain au nord-est éclaire le sud-est du jardin, heureusement masquée maintenant par un nouveau mur, laissant bien dans l'ombre ma zone d'observation. C'est juste les oiseaux dans la haie au sud-est qui profitent de cette gabégie de lumière...
Il fait froid.

C'est aussi ma soirée de test de Sky Safari 6 Pro sur smartphone (abrégé dans la suite du récit en SFP6), pour remplacer mes atlas papier suite à une grosse galère pour pointer une comète de la Girafe, mais aussi pour avoir à portée de main le repérage des objets les plus faibles du champ, tâche auparavant manuelle sous Guide 7 impliquant d'imprimer à l'avance une carte de champ. Et ce logiciel contient bien plus d'objets que mes atlas papier, y compris des quasars et astéroïdes.
Et exit aussi le temps passé pour préparer les cartes de repérage des comètes/planètes faibles.
Premier gros avantage, la carte est présentée selon l'orientation réelle du ciel par rapport à l'horizon et je peux zoomer et dézoomer à l'envie pour affiner au fur et à mesure le pointage en affichant des étoiles de plus en plus faibles quand le champ se réduit. De plus j'ai depuis acheté le pack étoiles faibles jusqu'à la magnitude 18, car la version de base se limite à 15.0.
Second avantage, le téléphone tient sans souci sur la plateforme de l'escabeau et du coup je peux le tourner comme je veux pour avoir la bonne orientation comme dans le chercheur, puis comme dans l'oculaire.
Et ça permet d'identifier en live les galaxies imprévues visibles dans le champ.
Le mode nuit est très efficace aussi, bien que dans l'outil de recherche la barre des chiffres reste éclairée en blanc faible, je ferme l'oeil droit à cette étape.
Bref après avoir parlé de l'outil de pointage, revenons aux observations.

Je pointe d'abord la cadette des comètes ZTF, au point de vue éclat s'entend, ZTF C/2020 V2 dans Cassiopée.

Observation 10283 : comète ZTF C/2020 V2.
Je vois tout de suite la comète à 85x.
Je positionne son noyau à 20h57 à 138x.
Sa queue est vue assez facile VI1 à 138x (100% du temps en vision décalée).
Son centre détaché semble presque ponctuel à 201x.
Sa zone centrale est assez brillante et bleuâtre ciel.
Je soupçonne une anti-queue dans la coma vers le sud.
Elle reste très diffuse cette comète.
comete_ZTF_C2020_V2_obs10283.jpg

Aucun souci avec SFP6, alors que Cassiopée est penchée de 90° par rapport à l'horizon et assez haut perchée.
J'enchaîne avec une comète plus faible et bien plus basse, ATLAS C/2021 Y1 dans l'Eridan.
Là aussi, les doigts dans le nez, bon je valide le logiciel!

Observation 10284 : comète ATLAS C/2021 Y1.
Elle est soupçonnée à 85x, puis confirmée à 201x en vision indirecte. Au finale vue VI2 à 3, elle est floue, diffuse, son centre est à peine visible.
J'ai positionné son noyau à 21h25.
comete_ATLAS_C2021_Y1_obs10284.jpg

Les groupes Hickson font aussi partie de la liste que connaît SFP6.
J'en pointe 2 dans l'Eridan, visible peu de temps dans l'année car basse et la météo est fantasque en automne-hiver.

Observation 10285 : Hickson 30.
2 galaxies du groupe sont vues à 85x : la plus brillante assez facile PGC15620, faible, allongée en vision indirecte vers l'étoile proche, et son centre est vu en vision décalée.
Puis PGC15631 est faible à très faible, allongée en vision décalée, avec semble-t-il une étoile incluse.
Les 2 autres membres sont vus à 201x : PGC15636 VI3 et PGC15624 VI3 à 4.
Hickson30obs10285.jpg

Observation 10286 : NGC1214/6.
Ce groupe est aussi Hickson 23.
Plusieurs de ses membres sont difficilement vus à 85x.
Ils se détachent mieux à 201x et 276x, malgré la forte turbulence qui les brouille et floute.
NGC1214 est faible, allongée en vision indirecte, PGC11673 est VI2 à 3, NGC1215 est très faible diffuse, avec 2 condensations, PGC11690 est VI5 donc limite, et enfin NGC1216 est faible, initialement ressemblant à une étoile floue, puis vue allongée.
NGC1214_6Hickson23obs10286.jpg

J'enchaîne sur une galaxie du catalogue Arp d'Orion, malheureusement orpheline de ses enfants en interaction, je semble atteindre ma limite de magnitude.

Observation 10287 : NGC1875.
Aussi cataloguée comme Arp 327, la galaxie est petite, faible et condensée à 201x et 402x.
Je l'ai aussi vue à 85x. Par contre pas de trace à tous grossissements de ses proches voisines de magnitude supérieure à 17, dont la présence justifie l'attribution d'un numéro Arp. En lot de consolation, PGC1306245 est bien plus accessible dans le secteur, vue VI1 à 2.
NGC1875_Arp327obs10287.jpg

Un chien aboie au loin au nord-ouest.

Par contre je n'arrive pas à voir Abell 13 dans Orion, SFP6 est bien en phase avec les cartes imprimées du pdf des Abells, mais elle reste pudique cette nébuleuse planétaire.

Bon je vais reprendre des forces et des degrés via une pause casse-croûte au salon, toutes lumières autres que rouges éteintes bien sûr.

Je reviens pointer un truc brillant pour effacer l'échec, un Messier, oui Môssieur : M78 et ses voisines!

Observation 10288 : M78.
Là, je reviens sur du brillant et du classique, bien qu'une autre nébuleuse soit faible à côté.
A 85x puis 138x, M78 est brillante bleutée, répondant assez bien au filtre Oxygène 3 et elle est considérablement faible au HBêta.
Son éclat est hétérogène et elle est très diffuse.
La vaporeuse NGC2067 est vue VI3, 50% du temps en vision indirecte donc, et du coup je devine comme un chenal sombre entre les 2 nébuleuses, une mini-Lagune.
M78_NGC2067obs10288.jpg

Observation 10289 : NGC2071.
Dans le proche voisinage de M78, cette nébuleuse est faible, très diffuse à 138x, et répond à peine au filtre Oxygène 3 et pas du tout au HBêta.
NGC2071obs10289.jpg

J'ai le nez qui coule, et du givre se dépose, 2 indices des températures glaciales et de l'humidité ambiante.

Au tour de la seconde comète ZTF, la plus brillante C/2022 E3 dans le Dragon.
J'ai dû attendre qu'elle monte un peu dans le ciel, et c'est sans conteste la plus belle de la nuit.

Observation 10290 : comète ZTF C/2022 E3.
Ah, je la vois à l'oeil nu maintenant cette comète, VI3 à 4.
Elle est assez faible et floue au chercheur 9x50.
A 85x, Waouh!
Elle flashe, brillante et diffuse. Elle se déplace assez vite, le noyau a été positionné à 0h47.
Elle est colorée en bleu ciel, et son centre ponctuel se démarque, bien plus que des jets incertains vers le sud à 201x.
comete_ZTF_C2022_E3_obs10290.jpg

Je prend ma revanche sur mon échec du catalogue Abell avec une nébuleuse planétaire du Petit Chien, vue celle-ci.

Observation 10291 : PK217+14.1.
Abell 24 de son autre nom est soupçonnée avec le filtre Oxygène 3 à 85x, puis 201x.
Je vois avec difficulté 2 portions, VI3 au nord et VI4 au sud, mieux repérées en bougeant le tube.
PK217+14.1_Abell24obs10291.jpg

J'ai les doigts gelés malgré les gants.
Petit bémol pour SFP6, la comète 107P/Wilson Harrington est affichée avec une magnitude bien trop optimiste alors qu'elle n'est pas dans celles à ma portée dans la liste des comètes sur http://www.aerith.net/comet/weekly/current.html, je continuerai donc d'utiliser ce site pour lister les comètes faisables, vu que les magnitudes qu'il affiche sont mesurées récemment et non pas théoriques.

Fatigué à 2h30, je vais succomber à Morphée par étapes, d'abord dans le fauteuil du salon, puis dans le lit jusqu'à 5h.
Je me suis relevé exprès pour remballer le matériel tout givré, l'aube arrive, mais le ciel devenu brumeux se bâche, le miroir secondaire est embué, et il en faut pour que ça arrive.

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